Entre Art et Histoires à la découverte de la ville
L’exposition présentée lors du week-end des 800 ans est le fruit d’un travail de recueils et collectes de témoignages et de passions partagées autour d’un projet commun : dévoiler aux visiteurs Histoire et Histoires de vies de la commune.
L’exposition est organisée autour d’un cheminement déclinant scènes de vies, événements et repères historiques, sites et bâtiments patrimoniaux qui ont marqué l’histoire de la ville, vies d’hommes de femmes qui ont vécu et fait vivre Le Gâvre. Autant de mémoires et de témoignages de passés : un long chemin depuis la création de la Villefranche par Pierre de Dreux, il y a 800 ans !
La palette du peintre Charles PERRON, célèbre Gâvrais, est le fil rouge et la porte d’entrée de l’exposition. Elle offre une merveilleuse empreinte artistique et constitue très humblement un hommage à l’artiste qui vécut au Gâvre, y puisant son inspiration, comme en témoignent les nombreuses œuvres qu’il consacra tant au riche patrimoine de la ville, à la vie de ses âmes que, bien sûr, à sa forêt !
Ces panneaux photos se livrent à vous en déambulant, en flânant indifféremment : en partant de l’étang, du Pont-Quenil, ou de l’ancien Hôtel de la Croix Blanche pour cheminer vers l’église, ou sur le site de la nouvelle loge du sabotier reconstruite pour l’occasion des 800 ans, etc.
Le titre et l’emplacement des panneaux constituent un repère pour le visiteur : à chaque étape une sélection de photos anciennes, d’œuvres de Charles Perron et des vues d’aujourd’hui !
Historique et artistique cheminement à vous !
Place du Muguet, des panneaux sur l’Histoire du patrimoine gâvrais, réalisés par la commune en 2019 et crées avec la participation de bénévoles et d’associations gâvraises, sont à votre disposition pour compléter votre curiosité !
HISTOIRE DE LA BRETAGNE : des hommes et des femmes à l’origine de la ville du Gâvre et de son développement – Le Gâvre Ar C'havr (Emplacement Étang)
La ville tiendrait son nom de GAVR qui signifie « chèvre et chevreuil » en langue celtique.
Ces panneaux retracent les repères historiques majeurs de l’histoire de la Villefranche du Gâvre créée vers 1225 par Pierre Ier de Dreux, dit Mauclerc, baillistre du Duché de Bretagne, autour d’un premier château situé sur la voie reliant Nantes à Rennes. Depuis sa création jusqu’au rattachement du Duché de Bretagne à la couronne de France (apporté en dot par Anne de Bretagne, duchesse de Bretagne suite à ses mariages successifs avec deux rois de France Charles VIII en 1491 et Louis XIl en 1499), la ville du Gâvre va se développer grâce au soutien constant des ducs de Bretagne.
En 1296, des franchises sont accordées aux habitants par le Duc Jean II. Elles sont confirmées par chaque Duc de Bretagne, y compris par la duchesse Anne, et ultérieurement par plusieurs rois de France. De 1409 jusqu'en 1708, le château sera le siège d'une capitainerie ducale. À cette époque, les affaires de basse justice seront traitées au Gâvre par le pouvoir ducal. Au XVIe et XVIIe siècle, Le Gâvre sera même une maîtrise particulière des Eaux et Forêts.
Illustrations :
- Fusain de Charles Perron représentant le Château de la ville du Gâvre.
- Aquarelle originale d’Alain Baudhuin : Pierre 1er de Dreux fondateur de la Villefranche du Gâvre en 1225 (carte postale disponible à la vente à l’Office du Tourisme Erdre Canal Forêt).
1225 – 2025 : 800 ANS D’HISTOIRE UN RICHE PATRIMOINE DES HOMMES ET DES VIES (Emplacement Pont-Quenil Entrée nord de la ville : un plan repère permet de visualiser les différents emplacements des vues présentées.)
À l’invitation de l’artiste peintre Charles Perron s’ouvre la perspective de la Grand Rue :
L’entrée Nord de la ville qui foule le tracé de l’ancienne voie romaine de Blain à Pont Veix, sur la voix Nantes-Rennes, offre une large perspective vers la Maison Benoist, gentilhommière bâtie au 17ème qui abrite la Maison de la Forêt, l’un des bâtiments emblématiques qui témoigne du riche passé de la ville. En sortie de ville, le Château de la Chaussée qui daterait du XV ème siècle serait la plus ancienne demeure de la commune.
Au croisement de la Grand Rue, l’Hôtel de la Croix Blanche, demeure bourgeoise du XVIIème est la seule à avoir conservé son porche; lui faisant face la maison au Pilier Rond, à colombages et encorbellement, incendiée en 1909 et aujourd’hui disparue, conduit vers l’église Notre-Dame-de-l’Assomption dont l’artiste Charles Perron nous livre de remarquables représentations.
Au détour de l’ancienne école communale de garçons construite en 1847 qui abritait aussi la mairie, se situait en retrait la Villa Maria, un ancien Sanatorium transformé en maison de convalescence. La première école de filles sera, elle, construite en 1882.
Scènes de vie, événements de vie : que serait la ville sans un atelier de sabotiers, sans le portrait réalisé au fusain par Charles Perron d’un couple de commerçants gâvrais, ou encore de la célébration de la fête Dieu ?
LA CROIX BLANCHE
Établissement emblématique datant du XVIIéme : gentilhommière, relais de poste auberge, hôtel restaurant ; il est devenu la propriété de la commune
La CROIX BLANCHE : un témoin central de la vie du Gâvre (emplacement Croix Blanche)
En baignant de couleurs et de lumières le porche de la Croix Blanche, la palette de Charles Perron rend hommage à cette demeure bourgeoise du 17 ème, dont à l’origine les propriétaires occupaient des fonctions importantes dans l’administration royale et forestière et qui connut au fil de son histoire des destinations multiples.
Située au cœur la ville, l’Auberge de la Croix Blanche tient une place particulière dans l’esprit et les souvenirs des habitants de la ville car elle a accueilli et restauré une quantité de convives, régalant les familles, cérémonies et mariages et bien sûr Gâvrais et Gâvraises et visiteurs d’un jour. Le renom de la Croix Blanche, mariant une table soignée et une convivialité légendaire, n’a eu longtemps que comme pareils, les fumets et saveurs de sa cuisine valorisant les richesses du terroir local.
Dans les mémoires s’inscrit aussi le souvenir du marquage des bêtes autorisées à paître dans la forêt ; réalisé autrefois par l’administration des Eaux et Forêt puis par l’ONF, il se tenait fin janvier devant le porche de la Croix Blanche, le dernier eut lieu dans les années 1990.
NOTRE-DAME-DE-L’ASSOMPTION : Témoin de l'histoire au fil du temps
Un patrimoine remarquable témoin de l’Histoire (Emplacement Église)
L’église avant 1911, représentée par l’artiste Charles Perron, témoigne de l’importance des remaniements opérés au cours du 20 ème siècle qui eux-mêmes succédèrent aux agrandissements de l’ancienne chapelle ducale et aux travaux réalisés notamment sous Arthur de Richemont à l’occasion de l’édification du second château de la ville.
Entourée d’un cimetière jusqu’en 1860, Notre-Dame-de-l’Assomption s’est enorgueillie de la création d’un nouveau clocher déporté, d’agrandissements et aménagements et de restaurations conséquentes. Débutés en 1912, les travaux s’achevèrent en 1925, suite au mandat de l’évêque de Nantes donné à l’abbé Hamon en 1908.
Les deux cloches ont été réalisées dans les célèbres fonderies Nantaises VORUZ en 1823 : elles sont dénommées Marie-Françoise et Pauline-Marie Louise.
À l’intérieur de l’église, les vitraux représentent le mariage de Françoise d’Amboise et de Pierre II, la rencontre d’Arthur de Richement avec Jeanne d'Arc et plusieurs scènes de la guerre de 14-18.
C’est au sculpteur gâvrais Maurice MAINGUY, fils de sabotier, que l’on doit le Christ qui orne le chœur de l’église.
Sur la charpente et soutenant les poutres transversales, particulièrement fréquents sur toute la Bretagne, les démons de l’enfer, d’effrayantes chimères aux dents aiguisées, monstres sortis des murs ou des retraites de la forêt, ne manquent pas d’attirer l’œil des visiteurs et des fidèles !
LA FORET : à l’origine de la création de la ville du Gâvre
LA FORET : un espace de vie: des histoires et des vies (Emplacement loge du sabotier)
Si l’histoire de la forêt est au cœur de la création de la Villefranche du Gâvre, le site domanial actuel de 4500 Ha, sur lequel le massif forestier se déploie, recueille des richesses cachées qui témoignent d’une vie sociale dès la Préhistoire (alignement du Pilier au Néolithique), aux périodes celtiques et romaines (thermes et hôtellerie de Curun). Alors laissons aussi à la forêt ses parts de mystères, ses secrets non encore dévoilés par l’archéologie et ses légendes pour lui consacrer notre imaginaire et surtout notre engagement de protection du vivant et de la biodiversité !
L’artiste Charles PERRON y installait son chevalet à toutes saisons, comme en témoignent les Huiles présentées et l’œuvre très originale de la Chapelle de la Magdeleine peinte au soleil couchant, une ancienne léproserie du 12ème siècle, appelée autrefois Notre Dame de la Magdeleine d'Iff.
D’autres peintres comme Michel Grellier ont immortalisé le village de la Magdeleine et sa chapelle.
La forêt comtale puis ducale avant de devenir royale (et enfin domaniale) fut pourvoyeuse de ressources pour les habitants de la ville franche à toutes ses heures. Landes et pâtures alimentaient le bétail et permettaient cultures et activités vivrières qui, au prix de vies rudes et austères, contribuèrent à fixer les populations. Devenu royale, la forêt surexploitée fut l’objet d’ordonnances pour réguler un usage domestique devenu outrancier, mais durant plusieurs siècles, la population gâvraise a vécu par sa forêt.
Boisiers, bûcherons, sabotiers, charbonniers, tonneliers, charrons …rouliers transportant bois d’œuvre et de constructions, bois de marine ont contribué à l’essor économique de la ville qui sera conforté par le développement du chemin de fer, dès 1876 avec la création de 2 lignes ferroviaires, l’une régionale et la seconde nationale reliant Saint-Malo à Hendaye.
À la fin du XIXème siècle, la population gâvraise va culminer à plus de 1600 habitants puis décliner à partir des années 1910 pour tomber sous 1000 habitants dans les années 1970, en raison de la fin des métiers traditionnels du bois ainsi qu’à l’exode rural. Mais son dynamisme va renaître profitant de la proximité de Nantes, Saint Nazaire et Rennes tout en gardant sa nature profondément rurale et forestière très recherchée.
Le massif forestier garde aussi en mémoire mille et un événements du passé alimentant l’histoire d’ imaginaires et de légendes, mais les faits sont là : si le chêne au Duc, arbre remarquable, fort de plus de 1200 ans selon la légende, a conservé ses secrets, le Chêne de la messe connu dès l'époque médiévale et la croix qui l'a remplacé au XIXème siècle sont au cœur des mémoires du passé, comme les quais anglais construits en 1940, utilisés ensuite par la puissance occupante.
Mais la nature est résiliente et elle a repris ses droits pour y accueillir une espèce protégée de chiroptères, et qui sait peut-être que l’emblématique « Mlle Zézette » a confié aux personnes et âmes qui l’ont connu, mille et un autres secrets !